Th'Arnh

Pervers Pornographique Messages : 83 Date d'inscription : 28/06/2009

La nuit était tombée lentement, comme un voile étoilé se posant délicatement sur la contrée. Le bruissement du vent sur les feuilles des arbres soufflait à l'oreille de lancinantes complaintes, et les hululements des hiboux étaient les seuls bruits qui venaient rompre le silence de cette forêt. Tous ces sons formaient une harmonie discrète et envoutante, symphonie de la Nature dans sa forme la plus subtile.

Mais tout ceci ne touchait pas Th'Arnh, qui marchait d'un pas rapide à travers les racines et les fourrés. Ses yeux scrutaient les alentours avec une acuité exceptionnelle, à la recherche du moindre mouvement.
L'Autre n'avait pas pu aller bien loin.
Cela faisait à présent six jours qu'il Le pourchassait, et qu'il Le traquait sans relâche. L'Autre avait beau ne pas être humain, Th'Arnh ne s'en émouvait pas plus que cela : après tout c'était aussi son cas. On l'avait pris pour un dément lorsqu'il avait accepté ce contrat spécial : habituellement ses cibles étaient humaines. Mais après tout, un contrat était un contrat, et celui-ci promettait de rapporter gros.

Un craquement. A sa gauche, quelques mêtres plus loin. Un mouvement dans l'obscurité. Th'Arnh sourit : l'Autre essayait de retourner la situation, et d'effrayer son poursuivant. Mais Th'Arnh savait très bien qui était en position de force. D'un mouvement fluide, il se propulsa vers sa gauche, roula sur lui même et décrivit un mouvement ample du bras gauche ; un bruit fusa, suivi d'un râle de douleur. Il se releva et contempla sa proie.

L'Autre était un Apôtre, créature du Mal comme il en rôdait des dizaines dans la région, à la recherche d'humains en fuite. Il était grand et imposant, avoisinant les deux mêtres vingt et les cent trente kilos. Des cornes recourbées ornaient son front dépourvu de cheveux, et du bas de son dos s'agitait furieusement une queue de plusieurs mêtres. Des yeux rouges le fixaient avec un mélange de haine et de stupéfaction ; sans doute n'était-il pas habitué à rencontrer un individu comme
Th'Arnh, et ne s'était sans doute jamais retrouvé dans le rôle de la proie. Ses longues dents pointues esquissaient un rictus de douleur, et de sa cage thoracique sortait le manche du poignard lancé par Th'Arnh, qui l'avait littéralement cloué au tronc d'un arbre.

- Qui es-tu ? Qui es-tu pour oser affronter un Apôtre ?
- Tu n'as pas besoin de le savoir, répondit Th'Arnh en s'approchant de lui calmement.
- Que me veux-tu ? Aurais-je tué tes enfants puants, ou aurais-je violé le cadavre encore chaud de ta bien aimée ?
- Rien de cela.
Leurs deux visages étaient à présent à quelques centimètres l'un de l'autre, et Th'Arnh pouvait sentir les relents de souffre dans l'haleine de l'Autre. Sa main droite se posa sur le manche de la hachette à son flanc gauche.
- Alors qu'attends-tu de moi ?
- Que tu meures.
Et il frappa. Le geste vif atteignit la bête au menton et à la gorge, lui ouvrant la trachée. Le deuxième coup s'abattit sur le haut du crâne, entre les deux cornes, faisant voler en éclats os et morceaux de cervelle. L'Autre s'affaissa sans tomber, car toujours empalé a l'arbre par le poignard et laissa expirer un dernier râle. Et ce fut tout.

Il redressa la tête ensanglantée et ajusta un coup de poing dans les dents : non pas par colère ou sous l'effet de l'adrénaline, mais afin de prendre une dent comme preuve.

C'est à cet instant que Th'Arnh se endit compte qu'il était observé.

Dans le sinistre bois qui était son domaine, de nombreuses vie avaient trouvé leur fin, non pas par sa faute, car il ne tué plus depuis bien longtemps, mais car ici régné un mal bien plus fort que dans le reste du monde.

Il contemplait le combattant, le regardant quand il envoya le poings au visage du monstre.

Et quand il esquissa un mouvement pour s'approcher de l'homme, celui-ci le repéra enfin.

Les Apôtres sont des brutes, violente et sanglante, mais il te fut facile d'en abattre une.
Un conseil, la prochaine fois tape la bouche avec ton arme, car maintenant, tous les microbes de sa bouche son sur tes plaies.

Viens la, que je te soigne.